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Illbleed

A l’époque où Capcom ne pouvait plus s’arrêter de sortir des jeux Resident Evil par brouettes, un petit développeur du nom de Crazy Games (plus connu sous le nom de Climax Graphics) décide de tenter sa chance dans le monde du Survival Horror. En prenant le style a contre courant et en lorgnant sévèrement du côté de la série Z, Illbleed avait alors toutes ses chances de venir taquiner le succès.

Sa sortie en fin de vie de la Dreamcast et les mauvais retours de la presse spécialisée auront eu malheureusement raison de cette expérience complètement folle (et sans toujours aucun équivalent de nos jours). Il faut l’avouer, Illbleed ne s’est pas fait une bonne réputation auprès des joueurs. Son concept trop étrange en a attiré plus d’un, mais nombreux sont ceux qui s’y sont cassés les dents. Pourtant, le titre est aujourd’hui « reconsidéré » par les gamers avides de sensations et il est devenu, en une vingtaine d’années, un véritable objet de culte.

Vous êtes Eriko, une jeune femme de 18 ans fanatique de films d’horreur et de tout se qui s’y rapporte. Tout commence le jour où vous et vos amis recevez des invitations pour un nouveau parc d’attraction nommé Illbleed. Ce dernier dirigé par un certain Michael Renolds promet une récompense de 100.000.000 dollars à celui qui réussira à sortir vivant de ses attractions. Méfiante de la chose, vous décidez de ne pas y aller, mais vos amis sont bien destinés à gagner le jackpot. Trois jours plus tard, n’ayant aucune nouvelles de vos camarades, vous décidez finalement de vous y rendre pour les secourir. C’est à ce moment que démarre votre aventure…

Découpé en six cinémas à thèmes, les attractions du parc sont en fait 6 scénarios de films d’horreur teintés d’énigmes qu’il faudra résoudre pour mener à bien votre quête. Ces derniers sont truffés de pièges en tout genre et il vous faudra être très prudent pour traverser chaque niveau car ce n’est pas une mince affaire. Illbleed regroupe pas moins de 1000 pièges parsemés tout le long du jeu. Les développeurs ont donc fait preuve d’une grande originalité puisque chaque piège est unique. De plus, c’est la première fois dans un jeu que vous allez être guidés par vos sens…

Dès que votre personnage sent du danger ou un objet potentiel, sa jauge « sensor » se met à réagir. Celle-ci se déclenche lorsque l’un des 4 sens d’Eriko s’éveille (en l’occurrence : la vue, l’ouïe, l’odorat, et le ’sixième sens’ qui est en fait l’intuition). A la manière d’un oscilloscope, vous saurez donc si vous êtes prêt d’un piège ou non, afin de vous éviter une mort atroce pendu par les pieds la tête dans le caniveau baignant dans du vomi. Mais c’est là que cela devient intéressant car bien souvent, il n’y a rien… ou pire, il s’y trouve un objet crucial pour la suite de votre aventure. Vous devrez donc faire preuve de beaucoup de patience pour débloquer les pièges et fouiller partout.

Pour vous aider dans votre tâche, vous disposez de lunettes spéciales qui vous permettent de voir où sont les pièges ou les éventuels objets. Ces lunettes appelées « horror monitor » sont directement reliées à votre cerveau et s’alimentent de votre adrénaline. En gros, si vous n’avez plus d’adrénaline (et celle-ci est précieuse tant il y a de pièges a découvrir), il faudra vous fier à vos sens et marcher « a l’aveugle ».

Le jeu se résume donc à tâter le terrain, débloquer les pièges grâce à vos lunettes, récupérer un maximum d’objets pour résoudre les différentes énigmes, pour finalement sortir vivant et empocher la caillasse. Mais là où ça se corse, c’est que le jeu dispose d’atouts dans sa manche qui vont vous mettre la pression.

En plus de gérer votre adrénaline (grâce à des injections par exemple), vous devrez gérer vos pulsations cardiaques. A chaque piège qui se déclenche, vos pulsations augmentent jusqu’à la crise cardiaque. Il faudra donc être très prudent. A noter également lorsque vous êtes touché par un ennemi ou un piège, vous perdez votre sang. Il vous faudra donc emmagasiner pansements et autres compresses pour éviter de vous vider. Si vous ne vous soignez pas, vous verrez la pauvre Eriko se vider au fur et à mesure du niveau, même si vous ne bougez pas…

Pour vous aider, vous pourrez subir des opérations chirurgicales pour renforcer votre cœur ou encore se recharger plus vite en adrénaline… Illbleed est donc une expérience unique et déjanté, dans un univers totalement hallucinogène. L’ambiance est excellente et l’on se prend rapidement au jeu dès que l’on a compris le système (plutôt rebutant au début, il faut l’avouer).

Techniquement, le jeu est assez beau dans l’ensemble et le moteur 3D ne bronche pas d’un poil. La caméra se place correctement et les décors fourmillent de détails. Les bruitages et la musique sont d’excellente qualité et collent parfaitement au jeu. De plus, vous pourrez plus tard incarner vos amis (chacun possède une spécialité). Randy est par exemple beaucoup plus résistant mais son niveau d’adrénaline est faible.

Petit bémol tout de même lors des phases de dialogue, les personnages ne bougent pas la bouche et c’est bien dommage. Cela leur donne un coté « pantin » pas très agréable.

Illbleed est un jeu difficile et exigeant, qui vous tiendra en haleine longtemps de par sa durée de vie importante (il vous faudra refaire plusieurs fois les niveaux pour repérer les pièges et les objets). 100% originale, cette expérience est unique en son genre pour peu que l’on franchisse le cap des premières minutes de jeu (l’on se prend tous les pièges dans la face, forcément).

Nous avons affaire ici a un véritable blockbuster passé totalement inaperçu dans les rayons (il s’agit d’une exclusivité Japonaise et US). Comme souvent, la Dreamcast nous propose un concept complètement original et passé sous les radars. Illbleed est un indispensable et vous donnera des frissons dans le dos pour sûr !

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